La Fontaine du Ranquet

À la période gauloise, IVe-Ier siècles av. J.-C., cette source permanente a d’abord été le lieu d’approvisionnement en eau des habitants de l’oppidum de Roque de Viou à Saint Dionisy puis de celui de Nages. 
Un linteau préromain figurant des têtes coupées, symbolique guerrière fréquente chez les Gaulois, a été retrouvé en contrebas de la source. Il est exposé au musée de la Romanité à Nîmes. 

À la période romaine, Ier-IIe siècles de notre ère, l’oppidum est progressivement abandonné et une agglomération dense de 10 à 12 ha se développe au pied de la source. Les mœurs ayant changé, l’eau sert non seulement à étancher la soif des hommes et des animaux, mais également à répondre aux besoins du confort urbain. 
C’est à cette période que l’on peut vraisemblablement rattacher la construction d’un bâtiment quadrangulaire à double voûte protégeant la source. Son eau était recueillie dans un bassin quadrangulaire dont on peut voir les fondations en façade et sur les côtés. Il ne reste des murs que le noyau central en mortier de tuileau, les pierres de parement ayant été récupérées.

De là, les eaux se dirigeaient par un canal souterrain vers deux citernes où l’eau était stockée avant d’être distribuée dans le vicus (bourgade romaine).

À la période moderne, dans les cadastres de Nages, cet ensemble est nommé « bains antiques » en 1548, puis son nom actuel « fontaine romaine du Ranquet » apparaît en 1659 et se retrouve ainsi en 1835 sur le cadastre napoléonien. Il donne son nom à la rue qui y conduit.

Les citernes « romaines » 

En face de la source, à 15 m de l’autre côté de la rue de la Fontaine romaine, se trouvent les vestiges de deux citernes jumelles, chacune longue de 24,30 m, et large de 4,60 m, construites à la romaine. 
La citerne qui longe la rue est partiellement obstruée par l’effondrement de sa voûte. 
La seconde est aujourd’hui entièrement comblée. La profondeur supposée des citernes serait de 6 à 8 m.

L’eau pour le village

Anne de Rulman en 1626 fait allusion à la présence de plus d’une tonne de plomb à cet endroit, ce qui fait penser à une distribution de l’eau vers les habitations par des tuyaux de plomb, système couramment utilisé par les Romains.

A. Pelet en 1842 remarque que : « Plusieurs aqueducs, dans des directions différentes, partent de cette piscine qui recevait elle-même ces eaux de l’abondante source ». Cette description suggère deux systèmes différents : un premier probablement d’époque romaine, dans lequel la citerne fonctionne comme un réservoir de distribution de l’eau tel un castellum divisorium, et un second plus moderne, extérieur et parallèle à la citerne.

Auteur : Association Lo Recanton Nages et Solorgues 30114