Saint-Sever-de-Rustan

Être le site d’un bourg monastique, marqué durant des siècles par la présence d’une communauté de moines bénédictins, peut apparaître comme un atout. Atout d’une histoire riche et millénaire, héritage de somptueux bâtiments religieux allant de l’époque romane au siècle des Lumières. Le bourg, qualifié fièrement de « ville » dans les archives, offre encore les vestiges importants d’une enceinte de brique et des habitats des XVIIIe et XIXe siècles. Mais cette histoire a été souvent difficile et la cohabitation entre religieux et habitants parfois conflictuelle. 

Nous sommes ici de plus dans une zone sensible de « frontière », à la limite entre Astarac et Bigorre, diocèses d’Auch et de Tarbes, départements des Hautes-Pyrénées et du Gers. Conserver et valoriser un ensemble important de bâtiments patrimoniaux qui ont changé de destination présente un vrai défi. Ce double objectif a été initié par la commune qui rachète le monastère à la fin du XIXe siècle, relayée dans les années 1970 par l’investissement associatif puis de nos jours par le Département et la Communauté de communes. 

Ce nouveau destin, alliant l’ancienne abbaye et le village attenant, ne peut se décider qu’avec une bonne compréhension des lieux. C’est dans ce but que cette portion de territoire, son histoire et ses monuments ont été étudiés par un groupe de chercheurs. Il en résulte une mise à jour des connaissances et de nombreux apports inédits dont la lecture permet de se replonger dans un riche passé mais aussi (re)découvrir Saint-Sever avec un regard neuf.