La montagne tarnaise au temps des châteaux

Aboutissement d’une campagne d’inventaire dans la partie tarnaise du Parc naturel  régional du Haut-Languedoc, l’ouvrage nous invite à découvrir dans une large perspective historique, de la fin du Moyen Âge à l’orée des Lumières, un patrimoine méconnu dans des paysages dominés par la montagne.

Ces terres ont prospéré au cours de la période troublée des guerres de Religion sous la protection de la ville de Castres, bastion huguenot qui accueillit pendant presqu’un siècle la chambre de l’Édit, ses parlementaires et leurs hôtels. La seconde moitié du XVIe siècle ne se traduit donc pas par l’arrêt de toute construction mais est l’amorce d’une période de prospérité qui se conforte après l’édit de Nantes et nous interroge sur le dynamisme des familles protestantes. Une constellation de nouvelles demeures, châteaux, maisons fortes, hôtels particuliers, maisons de bourgeois et d’artisans sortent alors de terre et relaient les nouvelles modes si appréciées à Castres.

Austère au premier regard, La montagne tarnaise ne cesse de nous étonner par l’inventivité des hommes. Ils ont su non seulement exploiter la laine et le fer, commercer pour s’enrichir, et de fait privilégier les espaces de productions dans leurs demeures mais aussi s’adonner aux travaux littéraires et scientifiques, signes de l’effervescence d’une société cultivée, et commanditer de confortables demeures ou des châteaux, toujours protégés par de solides et ostentatoires défenses. Ainsi le temps des châteaux n’est pas ici celui du Moyen Âge central, mais plutôt de sa fin, animée par la vitalité des bourgs, et celui des Temps modernes, au cours desquels sieurs et seigneurs ont régné en maîtres sur la montagne sans nul autre équivalent en pays tarnais.